Vuillard et l’art du Japon
Sous la direction de Sylvie Wuhrmann, Marina Ferretti et Corinne Currat
Publié en coédition avec les Éditions Snoeck, Gand
256 pages, 24 x 29 cm, 232 illustrations couleur
CHF 49.-
En été 2023, la Fondation de l’Hermitage a revisité l’œuvre d’Édouard Vuillard (1868-1940) sous l’angle du japonisme, dont la mode déferle sur le Paris fin-de-siècle. Composé autour du délicat paysage La Maison de Roussel à La Montagne (1900) que conserve l’Hermitage, ce projet montrait l’influence cruciale des arts japonais dans la production du maître nabi. Grand collectionneur d’estampes ukiyo-e, Vuillard a trouvé dans ces créations exotiques des formats inédits, une radicalité de composition et de cadrage, et des motifs singuliers qui ont profondément nourri son langage esthétique. Réalisées entre les années 1890 et la Première Guerre mondiale, une centaine de peintures et de gravures de l’artiste, chantre de la vie quotidienne et de la nature, dialoguaient avec une cinquantaine de chefs-d’œuvre du pays du Soleil-Levant.
LA VAGUE DU JAPONISME
C’est sans doute grâce à la grande exposition consacrée à l’art du Japon par l’École des Beaux-Arts en 1890 que Vuillard s’est intéressé à l’esthétique nipponne, jusqu’alors négligée par les circuits académiques. Si tous les peintres nabis ont été sensibles à l’art du Japon, – à commencer par Pierre Bonnard surnommé le « nabi japonard » – Vuillard a collectionné le plus grand nombre d’estampes, cent quatre-vingt feuilles acquises à peu de frais au Bon Marché ou au Printemps. Inspirées des paysages du Japon, de geishas ou d’acteurs de kabuki, elles sont signées des maîtres de la gravure sur bois : Hiroshige, Hokusai, Kunisada, Kuniyoshi, Eisan et Utamaro. Certaines apparaissent sur les photographies du salon-atelier de l’artiste, simplement punaisées au mur. Sa collection comptait aussi plusieurs livres illustrés, parmi lesquels le volume 6 de la Manga d’Hokusai.
RENOUVELER LES CODES DE LA PEINTURE OCCIDENTALE
De 1890 à 1914, les références à l’art japonais imprègnent profondément les peintures, les dessins et les lithographies de Vuillard. Comme les maîtres de l’ukiyo-e, Vuillard célèbre la vie quotidienne et la nature. Sans exotisme galvaudé, il enrichit son art en adoptant librement les codes nippons, multipliant les formats inattendus, les points de vue inédits et les compositions asymétriques. Souvent, il néglige la perspective albertienne et crée une sensation d’espace en juxtaposant hardiment un premier plan rapproché et un plan éloigné. Rejetant l’expression du modelé ou du volume, il synthétise les formes en usant de l’aplat et de l’arabesque et joue sur les effets de textures.
THÉMATIQUES DE L’EXPOSITION
L’exposition s’articulait autour des genres picturaux pratiqués par Vuillard – scènes d’intérieurs et paysages – revisités sous le prisme de l’esthétique japonaise, pour révéler l’assimilation très personnelle qu’en livre l’artiste : Scènes de la vie ordinaire, Paravents et kakemonos, Estampes et arts graphiques et Nature, l’émerveillement. S’ajoutait au parcours un ensemble de tableaux des amis nabis de Vuillard, tous imprégnés par l’art japonais : Pierre Bonnard, Maurice Denis, Paul Élie Ranson et Félix Vallotton.
Sous la direction de Sylvie Wuhrmann, Marina Ferretti et Corinne Currat
Publié en coédition avec les Éditions Snoeck, Gand
256 pages, 24 x 29 cm, 232 illustrations couleur
CHF 49.-
Format mondial F4 (89,5 × 128 cm)
Œuvre : Édouard Vuillard, La Maison de Roussel à La Montagne (détail), vers 1900
Design graphique : Balmer Hählen
CHF 20.-